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Contes de Baba Lune
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Contes de Baba Lune
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3 août 2021

L'Arbre d'or

 

    L’Arbre d’or

 93 arbre juinC’est un temps béni, dans un coin du monde, où l’homme possède tant et tant de richesses ! Certains hommes mangent à leur faim, certains hommes vivent dans de jolies maisons, d’autres se déplacent à leur guise … et à la vitesse du vent. Ils cultivent toutes sortes de plantes, utiles et inutiles. Ils élèvent toutes sortes d’animaux, utiles et … inutiles. Ils fabriquent toutes sortent de machines utiles et … inutiles…. 

    Bref ….Un temps béni des dieux !

    Oh !  Il y a bien dans ce temps, quelques petites choses désagréables.

    Oui … Quelques détails pour gâcher tout ce bonheur à ces hommes là.

Des choses comme….

         Une tempête qui fait tomber leurs arbres,

         Le ciel qui leur tombe sur la tête et fait déborder leurs rivières,

         Le vent du désert qui dessèche leur terre,

         Le feu qui grignote leurs forêts,

         Leur bétail qui, bête après bête, tombe de mystérieuses maladies

         Quelques virus inconnus qui leur pourrissent la vie,

Des bruits de bottes, des bombes et des grenades qui font un vacarme assourdissant….

Mais, Non, tout semble aller pour le mieux dans ce coin du monde.

Les hommes, tout à leurs affaires, ne voient pas, n’entendent pas, ne sentent pas…

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Pourtant, là, tout prêt, dans cette forêt, pas si loin de chez vous, on peut sentir que le bonheur des hommes s’éloigne.

Depuis longtemps, on a vu disparaître le chemin de Mélusine,

On n’a plus senti le souffle de Merlin, 

On a vu se tarir la fontaine de jouvence,

On a vu partir en fumée le val sans retour, laissant son lot de troncs racornis.

On n’a plus entendu, le brame du cerf, ni le bruissement des arbres centenaires.

Mais Non, les hommes, tout à leurs affaires, n’ont rien vu, rien entendu, rien senti.

Oh ! Il y a bien quelques illuminés qui racontent sornettes et fariboles, quelques mauvais augures qui font de sombres prophéties, mais on sait bien que ….

         La blanche biche à rôti depuis longtemps ;

         Que les preux chevaliers se sont évanouis dans la lande ;

         Que Merlin dort avec Viviane, depuis des siècles ;

         Que Lancelot n’est plus sorti du lac depuis belle lurette

         Et que les Korrigans et les Elfes ne parlent plus dans cette forêt,

Tout ça, on le sait, mais on n’entend plus rien, on ne voit plus rien, on ne sent plus rien. 

Pourtant, au fin fond de la forêt, il y a un arbre, mort, nimbé de lumière. Quand on s’approche, on voit qu’il est recouvert d’une fine pellicule d’or ! 

Un arbre d’or au milieu de la forêt ! 

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En voyant ça, les hommes ont supputé, analysé, décortiqué, rigolé. Il y en a même qui ont inventé de le voler cet arbre !!!  Oui, un jour il a disparu. Et puis on l’a retrouvé, enfin… Un beau matin on en a retrouvé un, tout pareil, dans son costume d’or.

Les hommes ont alors commencé à le visiter, à faire des pèlerinages. Aujourd’hui encore les hommes tournent autour … attendant quelque chose peut être ? … Mais quoi ? 

Bah !  Rien, il ne se passe toujours rien. Les hommes ne voient toujours rien, les hommes n’entendent toujours rien, les hommes ne sentent toujours rien.

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        Ils n’écoutent pas au bon endroit, ils n’écoutent pas au bon moment, ils n’écoutent pas avec les bonnes oreilles !  Pourtant, il s’en passe des choses au pied de cet arbre d’or….

Certaines nuits, sous la lune, ronde et pleine, quand elle éclaire comme en plein jour, quand elle vous aveugle…. On entend des chuchotements au pied de l’arbre. On entend des mots de colère, des pleurs, on entend la terre qui gronde. Mais on entend aussi des mots d’apaisement, des mots d’amour et des rires. On entend les arbres qui déploient chacun leur mélodie, portée par le vent dans les frondaisons.

On voit la blanche biche, bien vivante, on voit Merlin et Viviane, flottant au-dessus du sol, Les preux chevaliers, parés de leurs fières armures. Les Elfes nimbés de lumière. Les traine misères et les Korrigans en grande conversation. 

        Sur le sol couvert de feuilles et de mousse, allongez-vous, écoutez, tout ce petit monde se demandant comment protéger la terre, comment redonner du souffle à l’humain.

Ecoutez l’arbre, vibrer, vivant. Sentez l’ombre de sa ramure se pencher sur vous, vous envelopper.

Laissez-vous bercer par les secrets de la forêt, les légendes oubliées. Laissez vous emplir de la magie, vivez les contes qui se déversent en vous

Et vous vous réveillerez au petit matin la tête pleine d’espoir, pleine d’histoires, pleine d’envies de vivre.

L’arbre vous aura donné son trésor, mais ne le gardez pas pour vous, une telle richesse se doit d’être partagée. A vous de la redonner à vos semblables pour qu’ils n’oublient pas d’où ils viennent, qu’ils n’oublient pas où ils vont….

Texte et illustrations et photos

                                                                                                                Maïck Conteuse

                                                                                                                Septembre 2010/Août 2021

 

 

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